Eléments d'histoire

Selon la légende, les Canaries (avec les
Açores, Madère, le Cap Vert) seraient les vestiges
de l'Atlantide que Platon situe au-delà des colonnes
d'Hercule (détroit de Gibraltar).
Les Canaries étaient connues des Carthaginois, et
probablement des Phéniciens, sous le nom
d’îles Fortunées (Fortunatae Insulae). Pline
l'Ancien, a donné une description de l'île faite par
le roi Juba II de Numidie (Ier siècle av. J.-C.).
Cependant les Romains semblèrent les ignorer.
Fréquentées par les navigateurs arabes à
partir du XIIe siècle, les Canaries furent
considérées par les Européens comme des
îles de légende jusqu’à leur
redécouverte, en 1334, par des marins
français.
Allouées à la Castille en 1344 par le pape
Clément VI, elles furent conquises en 1402 par le
gentilhomme normand Jean de Béthencourt qui se reconnut
vassal d’Henri III de Castille.
Jean de Béthencourt (1360 - 1425), est né à
Grainville-la-Teinturière, petite ville du pays de Caux.
Celle-ci porte bien son nom car les foulons et les tisserands
font grand usage de l'orseille, un colorant végétal
originaire des îles Canaries. C'est un genre de lichen
fournissant une matière rouge violacé. Le 1er mai
1402, Jean de Béthencourt quitte la Rochelle avec deux
navires occupés par quatre-vingt hommes d'équipage
pour rallier Cadix puis Lanzarote. Ils conquièrent
facilement l'île peuplée de 300 Guanches. Ils se
tournent ensuite vers les îles voisines de Fuerteventura,
puis de Hierro, mais évitent les autres, beaucoup
plus peuplées et dont les habitants sont de
farouches guerriers. Béthencourt reçoit le titre de
Roi des îles Canaries et se déclare suzerain du Roi
Henri III de Castille ce qui assure aux Normands le monopole sur
l'orseille. Mais, le débarquement des Anglais à
Harfleur en 1415 coupe la route des Canaries, et force
Béthencourt à cesser son entreprise puis à
remettre les îles au roi de Castille, en 1418.
Pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se
disputèrent la possession des terres. L'archipel,
étape importante sur les routes maritimes conduisant vers
l'Afrique australe, l'Asie et l'Amérique fut finalement
attribué à l'Espagne en 1479 par le traité
d'Alcaçovas. La conquête des dernières
îles ne se fit qu'en 1491 (La Palma) et 1496 (Tenerife).
Massacrés, emmenés en esclavage ou assimilés
par les colons, les différents peuples guanches
disparurent ainsi que leurs langues et leur culture.
Le guanche fait partie de la famille des langues
chamito-sémitique qui comprend l'arabe, l'égyptien,
l'hébreu... Le terme de Chamito-sémitique renvoie
au chapitre X de la Génèse où est
énumérée la postérité des fils
de Noé et de ses fils, Cham et Sem. Le guanche pourrait
être rattaché à l'ensemble berbère. La
langue s'est éteinte au XVII° siècle.
Une étymologie,certainement trop belle pour être
vraie, voudrait que Lanzarote tienne son nom d'un épisode
de la conquête. Jean de Béthencourt aurait
brisé une lance et "lanza rota" (lance rompue) aurait
depuis désigné l'île. Afin d'approfondir
l'histoire de l'île, consultez
l'article de
Wikipédia.