Membres du Club Aquamar

Situation géographique et singularité de l'île

Lanzarote la douce La perle noire de l'Atlantique, la plus fière des Canaries, l'île des plages infinies... Lanzarote mérite toutes ces appellations qui la désignent sur les catalogues de voyage.
L'île de 846 km² est située à l'est de l'archipel canarien et à quelques 115 km des côtes marocaines. Elle s'étend sur 60 km du nord au sud et 20 km d'est en ouest avec une population d'un peu moins de 800 000 habitants. Les températures varient de 18 à 24 degrés en hiver et de 24 à 32 ° en été (une moyenne annuelle de 22°) avec très peu de pluie, environ trois jours dans l’année.
La température de l’eau oscille entre 18°c en hiver et 22°c en été. Les vents dominants sont des vents de NE et de NO, même si de temps en temps le Sirocco souffle en apportant avec lui le sable du Sahara Africain.

Sa singularité, par rapport aux sites touristiques où le béton fleurit sans cesse, c'est d'avoir imposé depuis plus de 10 ans un plafonnement des complexes touristiques. (hôtels et locations).
En effet, César Manrique, célèbre artiste local,soucieux de préserver la nature et les traditions tout en développant l'île et en lui assurant la renommée a soumis son dossier soigneusement confectionné à L'UNESCO. L'Organisme des Nations Unies a en 1993, déclaré Lanzarote Réserve de la Biosphère en raison de sa grande richesse naturelle.
Une Réserve de Biosphère : c'est un territoire d'application du programme "MAB" : Man And Biosphere de l'UNESCO, qui consiste à promouvoir un mode de développement basé sur la participation des communautés locales et une science adaptée afin de promouvoir la conservation de la biodiversité et le développement durable. Chaque réserve est donc un lieu privilégié pour expérimenter et développer des modèles innovateurs en matière de tourisme qui bénéficient aux habitants et préservent les cultures, la biodiversité et les valeurs qui leur sont attachées.
La reconnaissance d'un territoire comme "réserve de biosphère" est l'aboutissement d'une procédure rigoureuse. Un dossier doit être constitué, répondant à un ensemble de critères : présenter des espèces et des paysages méritant d'être protégés, regrouper des types d'intervention humaine variés, disposer d'une structure de coordination adaptée, de programmes scientifiques, et enfin d'un assentiment officiel des représentants de la population locale. Ce dossier est examiné par les instances du MAB à l'UNESCO (division des sciences écologiques). Une fois établies, les réserves de biosphère sont révisées tous les 10 ans. sur la valorisation des ressources locales et la participation citoyenne. Pour de plus amples renseignements, consulter le site de l' UNESCO (celui de MAB France peut intéresser ceux qui résident en métropole ou la visitent) .

Lanzarote dispose d'un plan d'aménagement du territoire et urbain conçu pour toute l'île. Depuis, l'île a toujours eu pour souci d'harmoniser sa croissance avec la nature, d'équilibrer progrès, respect de l'environnement et culture. Lanzarote s'est ainsi dotée d'un Plan Insulaire d'Aménagement du Territoire . Ce choix d'un modèle de développement touristique durable a permis la diversification de l'économie et une plus grande indépendance.
L'Organisation Mondiale du Tourisme a désigné en 1987 Lanzarote comme un des modèles de développement durable.
L'OMT, qui a son siège à Madrid, est un organisme intergouvernemental auquel les Nations Unies ont confié la promotion et le développement du tourisme.
Pour plus de précisions: Le site de l'Organisation Mondiale du Tourisme.
Un outil collaboratif permet se rester au fait de l'actualité en ce domaine.

En 1995, l'OMT a établi à Lanzarote une Charte du Tourisme durable (voir en annexe).


Une autre singularité de l'île réside en son volcanisme toujours actif (la dernière éruption, celle du Volcan Teneguía sur l'île de La Palma, datant de 1971), dans l'originalité des paysages, terres noires constellées d'oasis de verdure et de cultures.
En 1730, un énorme secousse volcanique ébranle l'île. Une éruption qui durera 6 ans, recouvre de laves le tiers de l'île. Un peu plus au nord, tout recommence en 1824. Ce paysage parfois lunaire est tourmenté de cratères, parsemé de champs de lave chiffonés, percé de longs tunnels de lave, hérissé de cônes volcaniques très colorés, recouvert de cendres et de lapilli, pierres poreuses expulsées lors des éruptions. Ces lapilli ont la particularité de retenir l'humidité de l'air C'est un jardin japonais de la taille d'un petit département français. Son harmonie se compose d'un camaïeux de bruns, de rouges carmins et de noirs. Sur ses côtes alternent d'impressionnantes falaises de plusieurs centaines de mètres de hauteur et des plages, d'un sable quelque fois d'un blanc farineux, ourlées de coulées de laves solidifiées.
300 volcans sont éteints.


CHARTE DU TOURISME DURABLE

Conférence mondiale du Tourisme durable, Lanzarote, les 27 et 28 avril 1995

Les participants à la Conférence mondiale du Tourisme durable, réunis à Lanzarote, îles Canaries, Espagne, les 27 et 28 avril 1995,conscients que le tourisme est un phénomène de portée mondiale qui répond aux plus profondes aspirations de tous les peuples, ainsi qu'un important élément de développement social, économique et politique pour de nombreux pays.
Reconnaissant que le tourisme, de par son caractère ambivalent, puisqu'il peut contribuer de manière positive au développement socio-économique et culturel, mais aussi à la détérioration de l'environnement et à la perte de l'identité locale, doit être abordé dans une perspective globale;
Conscients que les ressources sur lesquelles se base le tourisme sont fragiles et que la demande pour une meilleure qualité de l'environnement est croissante;
Reconnaissant que le tourisme offre la possibilité de voyager et de connaître d'autres cultures, et que le développement du tourisme peut favoriser le rapprochement et la paix entre les peuples, créant une conscience respectueuse de la diversité des cultures et des modes de vie;
Rappelant la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies et les nombreuses déclarations des Nations Unies, tout comme les conventions régionales sur le tourisme, l'environnement, la préservation du patrimoine culturel et le développement durable;
S'inspirant des principes énoncés dans la Déclaration de Rio sur l'Environnement et le Développement, ainsi que des recommandations de l'Agenda 21;
Rappelant les déclarations préalables en matière de tourisme comme la Déclaration de Manille sur le Tourisme mondial, la Déclaration de La Haye, la Charte du Tourisme et le Code du Touriste;
Reconnaissant la nécessité de développer un tourisme qui réponde aux attentes économiques et aux exigences de la protection de l'environnement et qui respecte non seulement la structure sociale et les caractères physiques de la destination, mais aussi la population locale;
Considérant comme prioritaires la protection et la consolidation de la dignité humaine des populations locales tout comme des touristes;
Conscients de la nécessité de créer un partenariat entre les principaux acteurs qui participent à cette activité, afin de forger l'espoir d'un tourisme plus responsable vis-à-vis de notre patrimoine commun;
EN APPELLENT à la communauté internationale et DEMANDENT, en particulier, aux gouvernements, aux pouvoirs publics, aux décideurs et aux professionnels du monde du tourisme, aux associations et aux institutions publiques et privées dont les activités sont liées au tourisme et aux touristes eux-mêmes, d'adopter les principes et les objectifs de cette Déclaration, qui sont les suivants:

Article 1

Le développement touristique doit reposer sur des critères de durabilité; il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales. Le développement durable est un processus encadré visant une gestion globale des ressources afin d'en assurer la durabilité, tout en permettant de préserver notre capital naturel et culturel, y compris les espaces protégés. Le tourisme étant un puissant instrument de développement, il peut et doit jouer un rôle actif dans la stratégie de développement durable. Une bonne gestion du tourisme doit donc garantir le caractère durable des ressources dont cette activité dépend.

Article 2

Le tourisme doit contribuer au développement durable, en s'intégrant dans le milieu naturel, culturel et humain; il doit respecter les équilibres fragiles qui caractérisent de nombreuses destinations touristiques, en particulier les petites îles et les zones écologiquement fragiles. Les incidences du tourisme sur les ressources naturelles, sur la biodiversité et sur la capacité d'assimilation des impacts et des déchets engendrés, doivent rester acceptables.

Article 3

L'activité touristique doit considérer ses effets induits sur le patrimoine culturel et sur les éléments, les activités et la dynamique traditionnels de chaque population locale. La reconnaissance de ces facteurs locaux et le soutien de leur identité, de leur culture et de leurs intérêts doivent être des points de référence incontournables lors de la conception des stratégies touristiques, en particulier dans les pays en voie de développement.

Article 4

La contribution active du tourisme au développement durable présuppose nécessairement la solidarité, le respect mutuel et la participation de tous les acteurs, du secteur public et privé, impliqués dans le processus. Cette concertation doit se baser sur des mécanismes efficaces de coopération à tous les niveaux: local, national, régional et international.

Article 5

La préservation, la protection et la mise en valeur de la richesse du patrimoine naturel et culturel offrent un cadre privilégié pour la coopération. Cette approche implique que tous les responsables relèvent ce véritable défi qu'est l'innovation culturelle, technologique et professionnelle, et concentrent leurs efforts pour créer et mettre en oeuvre des instruments de planification et de gestion intégrés.

Article 6

Les critères de qualité visant à assurer la préservation de la destination touristique et le degré de satisfaction du touriste, critères définis de manière conjointe avec les populations locales et basés sur les principes du développement durable, doivent être des objectifs prioritaires lors de la formulation des stratégies et des projets touristiques.

Article 7

Pour participer au développement durable, le tourisme doit se baser sur l'éventail de possibilités qu'offre l'économie locale. Les activités touristiques doivent pleinement s'intégrer dans l'économie locale et contribuer de manière positive au développement économique local.

Article 8

Toute option de développement touristique doit avoir une incidence effective sur l'amélioration de la qualité de vie de la population, et contribuer à l'enrichissement socio-culturel de chaque destination.

Article 9

Les gouvernements et les autorités compétentes doivent entreprendre des actions de planification intégrées du développement touristique en partenariat avec les ONG et les populations locales pour contribuer au développement durable.

Article 10

Reconnaissant l'objectif de cohésion économique et sociale entre les peuples de la planète comme un des principes fondamentaux du développement durable, il est urgent que soient mises en place des mesures permettant un partage plus équitable des bénéfices et des charges engendrés par le tourisme. Cela implique un changement dans les modèles de consommation et l'introduction de méthodes de fixation de prix permettant l'intégration des coûts environnementaux. Les gouvernements et les organisations multilatérales devraient donner priorité et renforcer les aides directes ou indirectes destinées aux projets touristiques contribuant à l'amélioration de la qualité de l'environnement. Dans ce contexte, il convient d'étudier l'application harmonieuse au niveau international d'instruments économiques, juridiques et fiscaux, afin de garantir l'utilisation durable des ressources dans les activités touristiques.

Article 11

Les régions vulnérables, aujourd'hui et à l'avenir, du point de vue de l'environnement et de la culture, doivent être considérées comme prioritaires pour la coopération technique et les aides financières en vue d'un développement touristique durable. Les régions particulièrement dégradées par des modèles touristiques obsolètes et à fort impact doivent aussi faire l'objet d'une attention particulière.

Article 12

Le développement des formes alternatives de tourisme respectant les principes du développement durable ainsi que la diversification des produits touristiques constituent des facteurs de stabilité, à moyen comme à long terme. Il convient, dans ce sens , et en particulier dans le cas de nombreuses petites îles et des zones écologiquement fragiles, de favoriser et de renforcer de manière active la coopération régionale.

Article 13

Les gouvernements, l'industrie, les autorités, et les ONG compétentes en matière de tourisme doivent encourager et participer à la création de réseaux accessibles de recherche, de diffusion d'information, et de transfert de connaissances et de technologies appropriées en matière de tourisme durable.

Article 14

La définition d'une politique en matière de tourisme durable suppose le soutien et la promotion de systèmes de gestion touristique compatibles avec l'environnement, d'études de faisabilité permettant la transformation du secteur, tout comme la mise en oeuvre de projets de démonstration et le développement de programmes de coopération internationale.

Article 15

L'industrie touristique, en collaboration avec les organismes et les ONG dont les activités sont liées au tourisme, doivent définir le cadre spécifique de mise en oeuvre des actions actives et préventives pour un développement touristique durable. Ils doivent élaborer des programmes afin de favoriser l'application de ces mesures dans la pratique. Ils sont chargés d'assurer le suivi des actions, d'informer des résultats obtenus et d'échanger leurs expériences.

Article 16

Le rôle et les effets sur l'environnement du transport lié au tourisme doivent faire l'objet d'une attention particulière. Il convient dans ce sens de créer des instruments et de prendre des mesures afin de réduire la part des énergies et des ressources utilisées non-renouvelables, et d'encourager les mesures visant à recycler et à réduire les déchets engendrés dans les installations touristiques.

Article 17

Afin que le tourisme soit une activité durable, il est essentiel que les principaux acteurs intervenant dans les activités touristiques, les membres de l'industrie en particulier, adoptent et appliquent des codes de conduite favorisant la durabilité. De tels codes de conduite peuvent être des instruments efficaces pour le développement d'activités touristiques responsables.

Article 18

Toutes les mesures nécessaires pour informer et favoriser la prise de conscience de l'ensemble des parties intervenant dans l'industrie touristique, qu'elles soient locales, nationales, régionales ou internationales, sur le contenu et les objectifs de la Conférence de Lanzarote doivent être mises en oeuvre.

RESOLUTION FINALE

La Conférence mondiale du Tourisme durable considère essentiel de lancer les appels publics suivants:

1. La Conférence recommande aux Etats et aux gouvernements régionaux d'élaborer d'urgence des programmes d'action pour un développement durable au secteur du tourisme, en accord avec les principes énoncés dans cette Charte.

2. La Conférence a décidé de soumettre la Charte du Tourisme durable au Secrétaire général des Nations Unies, afin qu'elle soit prise en considération par les Organismes et Agences du système des Nations Unies, ainsi que par les organisations internationales ayant des accords de coopération avec les Nations Unies, en vue de sa présentation devant l'Assemblée générale.

RESOLUTION SUR LE COMITE DE SUIVI
Suite à la Conférence mondiale du Tourisme durable, et à l'adoption de la Charte mondiale du Tourisme durable, et de par l'importance des accords obtenus, il convient d'en assurer l'avenir. Il est vital d'assurer la continuité de la ligne de travail et de favoriser la coopération ici entamée. Afin de consolider le travail déjà réalisé, il est nécessaire d'assurer un suivi et de veiller à l'application de cette Charte du Tourisme durable. Dans ce sens, les points suivants ont été adoptés:

1. La création d'un Comité de suivi pour la Charte et son Programme d'actions qui sera constitué des institutions et des agences internationales composant le Comité organisateur de la Conférence.

2. Le Comité de suivi doit assurer la promotion et la diffusion de la Charte et veiller à son application optimale. Il doit également entreprendre des activités afin d'en garantir la continuité, détecter les situations critiques, et encourager toutes les entités publiques et privées à appliquer et à respecter les principes du tourisme durable.

3. Le Comité doit favoriser la réalisation d'études, de projets et d'actions de nature à créer des situations exemplaires pouvant servir de référence pour tout problème majeur au niveau mondial; ceci constitue la meilleure manière d'appliquer la Charte et les principes du développement durable.

4. Ce Comité est chargé d'assurer la continuité et le suivi des accords de cette Conférence et a la responsabilité de la diffusion et de la présentation de la Charte auprès des acteurs du développement durable en matière de tourisme, y compris devant les représentants de l'industrie touristique, les organismes gouvernementaux, les ONG, les Agences des Nations unies, et autres institutions internationales.

retour

mentions légales